• L'abolition de la peine de mort :

    • Le rôle des écrivains comme Koestler ou Camus.

     

    Le spectacle de la mise à mort jusqu'en 1789

     

     

        Le combat des auteurs abolitionnistes aura eu une influence, sur l'abolition de la peine de mort. Certains, célèbres, tel que Victor Hugo, Albert Camus, Gilles Perrault et Voltaire on tous tentés de faire réagir le peuple par leurs écrits. Chacun d’eux, respectivement dans leurs époques ont dénoncé la peine capitale, à travers les horreurs de chaque temps.

        Par exemple, Victor Hugo dans Le dernier jour d’un condamné, dénonçait le spectacle de la mise à mort, ayant été choqué dans son enfance par une exécution publique. Il a voulu mettre en avant la psychologie d'un condamné et la façon dont il peut être traité après sa condamnation à mort. Il écrit ce livre et mène ce combat contre la peine de mort  après avoir assister à beaucoup de condamnations sur la place publique. Finalement, Victor Hugo sera considéré comme un farouche abolitionniste et passera son temps à montrer que cette sanction est cruelle et n'est  pas forcément fiable en cas d'accusation à tort.


    Le spectacle de la mise à mort jusqu'en 1789

     

     

    __Albert Camus lui, dans Réflexion sur la peine capitaledénonce une pratique barbare et inhumaine. Il évoquera un douloureux souvenir d'enfance : son père qu'il n'a pas connu était très remonté contre un criminel qui avait été condamné à la potence. Ce livre se composait de deux essais : Réflexions sur la pendaison, par Arthur Koestler ; Réflexions sur la guillotine, par Albert Camus. Deux textes qui étaient contre la peine de mort. Ils étaient complétés par une introduction et une étude de Jean Bloch-Michel. Avant d'écrire, Camus  se livre à une enquête très complète. Il étudie des textes juridiques, historiques, des rapports de médecins. Camus passe en revue les arguments traditionnels des abolitionnistes. La peine de mort, telle qu'elle est pratiquée hors de la présence du public, à l'intérieur des prisons, à la sauvette pour ainsi dire, perd son caractère exemplaire et dissuasif.

     

    "L’Etat n’a pas le droit de juger en dernier ressort du destin ultime de la personne humaine. [...] Au fond de chaque homme civilisé se tapit un petit homme de l’âge de pierre, prêt au vol et au viol, et qui réclame à grands cris un oeil pour un oeil. Mais il vaudrait mieux que ce ne fût pas ce petit personnage habillé de peaux de bêtes qui inspirât la loi de notre pays."

    " Des peines de mort furent prononcés contre des enfants jusqu' en 1833. En 1801 , Andreau Brenning âgé de treize ans , fut pendu en public pour être introduit par effraction dans une maison et avoir volé une cuillére. En 1779, plus que 10 personnes en moyenne seront exécutées. "

    "De tels sondages ne peuvent plus être exécutés en France, à cause du secret qui entoure les exécutions. Mais ils autorisent à penser qu'il devrait y avoir autour de mon père, le jour de l'exécution, un assez grand nombre de futurs criminels qui eux, n'ont pas vomi." 


     Le spectacle de la mise à mort jusqu'en 1789

     

      _Quand à Gilles Perrault, dans son livre Le pull over rouge, a montré que le système judiciaire avait des failles qui ne le laissaient pas à l'abri d'une erreur irréversible. Il s'appuie essentiellement sur le doute qui plante sur la mise à mort de Christian Ranucci le 28 Juillet 1976 à Marseille considéré comme une des plus grandes erreurs judiciaires du XXème siècle. L'affaire Ranucci a passionné l'opinion publique et les médias pour de multiples raisons. Elle est arrivée à un moment où le débat sur la peine de mort était à son apogée après l'exécution de Buffet et de Bontemps en 1972 pour une prise d'otages meurtrière à la prison centrale de Clairvaux. Il est le premier condamné à mort guillotiné sous le  septennat de Valéry Giscard D'Estaing.

     

     

     

    " Un jury d'assisses risque de trouver peu de poids a des présomptions auxquelles s'opposerait le fait massif qu'après Jean Rambla et Eugène Spinelli, Alain et Aline Aubert n'ont pas identifié l'accusé. Si Christian Ranucci n'est pas l'homme qui a enlevé Marie Dolorès et s'il n'est pas davantage celui qui a pris la fuite en portant "un paquet assez volumineux" que reste-t-il des certitudes policières proclamées depuis la veille et diffuséé dans tout le pays par la presse écrite et audio-visuelle. "

    " Le bourreau fixa le harnais avec un claquement sec tandis qu'un aide, placé de l'autre côté de la machine, abattait le tranchant de sa main sur la nuque de Christian. Puis le bourreau appuya du pouce sur un bouton et le couperet tomba. Il était quatre heures treize. La tête coupée rebondit deux fois. "


         C’est Voltaire qui rend L’affaire Calas célèbre, en révélant le traitement, à l'époque, d'un suspect, accusé sans l'appui d'un avocat où une hiérarchie des preuves, le secret de l'instruction et une procédure inquisitoriale transforment le suspect en victime expiatoire. L’idée est que le système judiciaire exécute sans forcément avoir de preuve et fait parfois des erreurs en tuant des innocents. Il faut retenir, que malgré leurs différentes raisons de vouloir abolir la peine de mort, ces auteurs ont joué un véritable rôle au fil des siècles, pour enfin en arriver au discours de Badinter qui lui, a été efficace. Son efficacité s’est basée principalement sur la présence d’auteurs abolitionnistes dans ses propos, ce qui a contribué à mettre du poids.

         C'est en s'appuyant sur des œuvres littéraires, des articles de journaux, des poèmes et des discours qu'Albert Camus, Gilles Perrault, Victor Hugo ou encore Voltaire, auront contribué à l'abolition de la peine de mort en France. S’il n’y avait pas eu autant d’auteurs à chaque siècle afin de dénoncer ce châtiment, la peine de mort serait encore maintenue aujourd’hui en France comme dans tellement d’autres pays.

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